Les Objectifs de Développement Durable et les Examens Nationaux Volontaires à Travers le Prisme de la Protection de L’enfance

Les 17 Objectifs de développement durable (ODD) touchent la vie des enfants. Cela signifie que la réalisation des droits des enfants, y compris leur droit à la protection contre la violence, nécessite une approche holistique et intégrée du développement. Plus de la moitié des enfants dans le monde subissent une forme de violence chaque année. L'impact socio-économique de la pandémie de COVID-19, conjugué aux crises humanitaires complexes et persistantes, a aggravé cette situation effroyable.

Plus d'enfants que jamais sont confrontés à l'extrême pauvreté, à la discrimination et à l'exclusion sociale. Près d'un milliard d'enfants vivaient dans la pauvreté avant la pandémie, un chiffre qui a aujourd'hui augmenté de 10 %.1 La pauvreté accroît la vulnérabilité des enfants à la violence sous toutes ses formes, notamment le travail des enfants, les violences sexuelles, le mariage précoce, la traite et le recrutement par des gangs criminels et des groupes armés. Plus d'enfants que jamais ont également été déplacés de force, fuyant les conflits, la violence, le changement climatique et les catastrophes naturelles, ainsi que l'insécurité alimentaire. Près de 37 millions d'enfants ont été déplacés à l'intérieur ou à l'extérieur de leur pays en 2021, soit le nombre le plus élevé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Trop souvent, les enfants victimes de violences n'ont pas accès aux services essentiels tels que la protection sociale, la santé et le soutien psychosocial, l'éducation, la protection de l'enfance et la justice. Les défis posés par la violence envers les enfants touchent le monde entier. Aucun pays n'est épargné, et aucun enfant n'est à l'abri. Nous devons faire évoluer le paradigme du développement vers une approche intégrée, sensible aux enfants et au genre, qui reconnaisse les liens entre les ODD et les droits de l'enfant, tels qu'ils sont consacrés par la Convention relative aux droits de l'enfant.

La prévention de la violence est économiquement judicieuse. Un investissement accru dans des systèmes et services intersectoriels de prévention et de protection de la violence, sensibles aux enfants et au genre, qui englobent la protection de l'enfance, l'enregistrement et la documentation des naissances, l'éducation, la santé, la justice et la protection sociale, générera d'énormes retombées économiques. Investir dans les enfants signifie également les impliquer dans la solution. Leurs voix doivent être entendues et prises en compte ; leurs initiatives doivent être partagées et soutenues.

Depuis 2020, j'ai collaboré avec les États membres lors de la préparation des Examens nationaux volontaires (ENV), afin d'intégrer la protection des enfants et de leurs droits, comme le recommandent l'Appel à l'action pour les droits de l'homme3 et Notre programme commun4. Je félicite vivement les États membres qui ont inclus les droits de l'enfant et la prévention de la violence dans leurs processus de mise en œuvre et de suivi des ODD, tels que les ENV, et j'encourage les autres à faire de même. Il nous reste moins de sept ans pour tenir les promesses faites aux enfants dans le Programme 2030, et le temps presse. Nous devons investir davantage dans les enfants – et rapidement – ​​en tant que générations présentes et futures.