Des ministres et représentants de 12 pays africains*, d'organismes régionaux, d'agences des Nations Unies, d'organisations de la société civile, de survivants et d'enfants se sont réunis à Abuja pour une réunion cruciale de deux jours visant à faire progresser les engagements pris dans le cadre de l'Alliance mondiale novatrice pour mettre fin à la violence à l'égard des enfants.
Hébergé par le gouvernement nigérian les 7 et 8 mai, cet événement a été organisé par le gouvernement nigérian en étroite collaboration avec le Bureau de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies chargée de la question de la violence à l'égard des enfants (RSSG-VAC), l'UNICEF et le CIFF, avec le soutien d'OSC, de chefs traditionnels, de survivants et d'enfants.
Avec plus de 100 participants, la réunion a mis en lumière une forte volonté politique, une solidarité régionale et une coordination multisectorielle pour créer une Afrique sans violence à l'égard des enfants.
Cette réunion régionale interactive et participative a également permis de discuter et de partager : 1) les actions concrètes entreprises pour prévenir et répondre à la violence à l'égard des enfants ; 2) les pratiques prometteuses ; 3) les solutions adaptées et adaptées au contexte ; et 4) l'apprentissage entre pairs.
L'Alliance mondiale pionnière a été officiellement lancée le 8 novembre 2024 à Bogotá, en Colombie, lors de la toute première Conférence ministérielle mondiale sur l'élimination de la violence à l'égard des enfants. Depuis, l'Alliance s'est rapidement étendue à 44 pays, unis par une mission commune : mettre fin à toutes les formes de violence à l'égard des enfants d'ici 2030, conformément aux Objectifs de développement durable (ODD) et aux normes mondiales relatives aux droits de l'enfant.
Présentée politiquement par la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question de la violence à l'égard des enfants (RSSG-VAC), Najat Maalla M'jid, l'Alliance est née d'un processus mondial participatif et constitue désormais une plateforme unique et inclusive permettant aux États membres et aux parties prenantes de collaborer, de partager leurs connaissances et de suivre les progrès.
Les discussions ont également porté sur le renforcement de la représentation de l'Afrique au sein de la structure de l'Alliance (mission, composantes, gouvernance), l'approfondissement de l'intégration régionale avec les structures de l'Union africaine et la mise en place de cadres de responsabilisation et de suivi plus solides.
Lors de la réunion d'Abuja, les participants ont présenté leurs stratégies nationales, souligné les progrès réalisés par leurs pays respectifs, discuté des innovations adoptées et abordé les défis auxquels ils sont confrontés, ainsi que les domaines nécessitant encore un soutien. Ils ont également exploré de nouvelles opportunités de collaboration.
Le deuxième jour, le vice-président du Nigéria a officiellement présenté le Plan national pour mettre fin à la violence envers les enfants, détaillant un plan ambitieux qui privilégie la réforme juridique, la prestation de services et la sensibilisation, et promet des investissements et un engagement politique soutenus.
L'une des nouveautés de l'Alliance mondiale d'orientation est la Place de marché pour le partage des connaissances. Elle a été conçue pour renforcer l'échange d'outils, de pratiques prometteuses et de modèles de mise en œuvre. Cette plateforme offrira un accès en temps réel aux pratiques et stratégies prometteuses documentées, notamment celles des chefs traditionnels et religieux, ainsi qu'aux pratiques prometteuses aux niveaux communautaire et national.
Un autre moment crucial de la réunion d'Abuja a été le lancement de la Boîte à outils pour l'élaboration d'un argumentaire d'investissement pour mettre fin à la violence envers les enfants, conçue pour aider les gouvernements à élaborer des arguments économiques en faveur de l'intensification des actions. Il fournit un guide clair, étape par étape, pour évaluer les coûts de la violence envers les enfants et les avantages d'investir dans la prévention de la violence. Il aide les États et les autres parties prenantes à évaluer les coûts de l'inaction et à mettre en œuvre des réponses intégrées.
Des représentants de réseaux régionaux et mondiaux, tels que l'African Child Policy Forum et le Brave Movement, ainsi que des OSC nationales et locales5, ont souligné l'importance d'associer les OSC à la conception, à la mise en œuvre et au suivi des feuilles de route nationales. Les réseaux de survivants, quant à eux, ont plaidé pour une plus grande participation au processus décisionnel afin de garantir que les services de soutien et la justice tiennent compte des traumatismes.
La réunion a réaffirmé avec force l'importance d'inclure les organisations de la société civile et les enfants dans les structures de gouvernance.
La session a également réaffirmé le principe de l'Alliance d'engagement systématique des enfants et a suscité de nouveaux appels à institutionnaliser la participation des enfants à l'élaboration des politiques en Afrique.
Les enfants participants ont souligné l'urgence d'une mise en œuvre efficace des politiques visant à protéger les enfants contre la violence. Ils ont appelé à plus d'action et à moins de discours pour aborder ces questions.
La réunion s'est conclue par une détermination commune à transformer cette dynamique en résultats mesurables.
*Angola, Burkina Faso, Guinée, Kenya, Côte d'Ivoire, Namibie, Nigéria, Sierra Leone, Tanzanie, Ouganda, Zambie et Zimbabwe.