Programme d’action : 8 organismes des Nations Unies inaugurent une feuille de route pour protéger les enfants de la violence dans le contexte de la pandémie de COVID-19

New York / Genève 27 avril 2020  - Suite à la note de synthèse du Secrétaire général sur l’impact de la COVID-19 sur les enfants, le Groupe de travail interinstitutions sur la violence contre les enfants a élaboré un programme d’action qui repose sur les différents mandats des entités concernées et fournit un cadre d’action multisectoriel et axé sur les droits de l’enfant.
Le Programme vise à mobiliser les pouvoirs publics et autres parties prenantes du monde entier pour défendre les services sociaux destinés aux enfants. Une crise mondiale appelle une riposte mondiale. La solidarité, la coopération multipartite et le multilatéralisme sont plus nécessaires que jamais.

Le Programme requiert une forte mobilisation des gouvernements, des donateurs bilatéraux et multilatéraux, de la société civile et du secteur privé en vue de :

• préserver la protection sociale, la santé, l’éducation et les services de protection de l’enfance ;
• faire en sorte que les enfants soient dûment protégés et qu’ils aient la possibilité de s’épanouir et de réaliser pleinement leur potentiel lorsque la crise sera révolue ;
• réaliser les objectifs et cibles du programme de développement durable.

La pandémie de COVID-19 a exacerbé la vulnérabilité des enfants déjà à risque. En effet, la vulnérabilité économique croissante s’accompagne de menaces elles aussi croissantes : travail, mariage et traite d’enfants, exploitation sexuelle et recrutement d’enfants par des groupes criminels et par des forces et groupes armés. Du fait des restrictions qui pèsent sur les déplacements, de la perte de revenus, de l’isolement, de la surpopulation et des niveaux élevés de stress et d’anxiété, il y a un nouveau groupe d’enfants – invisibles – qui risquent davantage de subir des violences physiques, psychologiques et sexuelles et des formes de négligence à la maison, ou d’en être témoins.

Certains éléments donnent déjà à penser que la violence contre les enfants s’intensifie sous toutes ses formes, allant de la violence familiale et de la maltraitance à la maison à l’usage excessif de la force contre les enfants des rues par les autorités chargées de faire respecter les mesures de confinement. Selon le Secrétaire général de l’ONU, ce qui a commencé comme une crise sanitaire risque de se transformer en une crise plus large des droits de l’enfant.

Le Groupe de travail interinstitutions sur la violence contre les enfants appelle les gouvernements, la communauté internationale, la société civile, les institutions de défense des droits humains, le secteur privé, les organisations de travailleurs et les dirigeants, tous secteurs confondus, à garantir que les mesures prises pour lutter contre la COVID-19 seront multisectorielles et respectueuses des droits de l’enfant et s’articuleront autour de trois axes :

1.  Plus d’informations
2.  Plus de solidarité
3.  Plus de mesures multisectorielles en faveur des droits de l’enfant

Le Programme énonce les éléments d’un cadre d’action multisectoriel axé sur les droits de l’enfant, rappelant que toutes les décisions et activités qui concernent les enfants doivent être guidées par le principe de l’intérêt supérieur de l’enfant énoncé dans la Convention relative aux droits de l’enfant ainsi que par les obligations internationales faites aux États en matière de droits humains et les recommandations émanant des mécanismes internationaux et régionaux relatifs aux droits humains.

Les priorités immédiates sont les suivantes : la violence à l’encontre des enfants, la participation des enfants, l’accès aux ordinateurs et à Internet, la protection en ligne, la santé mentale, la protection de remplacement, la gestion des cas, les enfants en détention, le travail et la traite des enfants, les enfants dans les situations humanitaires, les enfants et les conflits armés, la cohésion sociale, ainsi que l’action à moyen et long terme concernant les transitions, les politiques fiscales et le budget.

Le Programme fournit des exemples concrets sur la manière dont les États Membres peuvent faire de la protection des droits de l’enfant une priorité absolue pendant la crise et engage les parties prenantes à faire de la protection des enfants du monde une cause commune qui peut susciter un plus grand sentiment d’unité entre les peuples.

Parmi les mesures proposées, on citera : veiller à ce que les services essentiels de protection de l’enfance soient reconnus comme vitaux et continuent d’être assurés ; créer des espaces dans lesquels l’avis des enfants peut être entendu, afin qu’il soit pris en compte dans les processus de prise de décision relatifs à la pandémie ; fournir un soutien pratique aux parents et aux personnes qui s’occupent d’enfants, notamment sur la manière de parler de la pandémie avec les enfants, de gérer leur propre santé mentale et celle de leurs enfants ; créer des espaces dans lesquels l’avis des enfants peut être entendu, afin qu’il soit pris en compte dans les processus de prise de décision relatifs à la pandémie, au moyen de consultations et de dialogues ; lutter de manière adéquate contre la cyberviolence, notamment en donnant des conseils et des outils aux parents et aux personnes qui s’occupent des enfants sur la manière de mieux protéger les enfants en ligne et hors ligne, y compris sur la manière de réagir et, le cas échéant, de signaler les contacts, les comportements et les contenus préjudiciables ; veiller à ce que les restrictions aux frontières et celles imposées aux déplacements soient appliquées de manière à ce que les enfants et les familles fuyant les conflits et les persécutions puissent demander l’asile et que les enfants et les familles déplacés puissent se rendre dans des zones plus sûres à l’intérieur de leur propre pays.

Le Groupe de travail interinstitutions sur la violence contre les enfants est présidé par la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question de la violence contre les enfants et compte des représentantes et représentants du HCR, du HCDH, de l’UNICEF, de l’ONUDC, de l’OIT, de l’OIM et de l’UIT.

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