Lancement par la Représentante spéciale du Secrétaire général du deuxième rapport du Secrétaire général sur les brimades, notamment en ligne

New York, le 26 septembre 2018. Donnant suite au rapport de 2016 du Secrétaire général sur les brimades, la Représentante spéciale du Secrétaire général a publié, en application de la résolution 71/176 de l’Assemblée générale, un deuxième rapport consacré aux mesures de prévention des brimades et de protection des enfants préconisées par les États Membres au cours des deux années écoulées.

« En ligne ou en personne, les brimades préoccupent beaucoup les enfants. Les données les plus récentes sur ce phénomène sont très inquiétantes : dans le monde, plus de 1 élève sur 3 (130 millions) ayant entre 13 et 15 ans ont été régulièrement victimes de brimades. Ce fait a des conséquences désastreuses sur la santé, le développement et le bien-être psychique des enfants. C’est la raison pour laquelle mon Bureau était très attaché à travailler avec les États Membres, les partenaires des Nations Unies, les institutions nationales indépendantes de protection des droits de l’homme et les organisations de la société civile pour établir ce nouveau rapport, notamment dans le cadre de trois consultations mondiales qui ont permis de faire la lumière sur les progrès accomplis depuis 2016 et sur les principaux domaines appelant une action urgente », a expliqué la Représentante spéciale du Secrétaire général, Mme Santos Pais.

Dans son deuxième rapport, le Secrétaire général accorde une attention particulière aux lois et aux politiques qui ont été mises en place, soutenues par des initiatives de sensibilisation engagées au niveau national, pour prévenir les brimades, notamment en ligne. Il y insiste également sur les pratiques restauratrices destinées à réparer les dommages causés et à reconstituer des relations tout en examinant la question de la responsabilisation des acteurs. Dans le rapport, il reconnaît l’importance critique de la recherche et des données pour préparer des interventions efficaces et durables et, par-dessus tout, l’importance qu’il y a à obtenir l’engagement des enfants pour recueillir auprès d’eux leur expérience et leur avis afin de garantir l’exercice de leurs droits.

« S’agissant du harcèlement, les enfants sont des experts de premier plan car ce sont eux qui souffrent de ses effets néfastes et qui sont les mieux placés pour proposer des solutions », a affirmé Mme Santos Pais.

« La façon dont les enfants se traitent les uns les autres à l’école est le reflet de la façon dont les adultes se traitent mutuellement dans la société. Cela signifie que la brutalité, la violence et les propos calomnieux sont la norme, même dans l’enfance. »

Kathleen, jeune écrivain

Le rapport met en lumière les efforts considérables déployés dans ce domaine par les États Membres et les autres parties prenantes de toutes les régions. « Mais il faut en faire plus pour concrétiser la vision de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant et des objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030 en matière de paix, de non-violence, d’éducation et d’égalité des sexes ainsi que de santé et de bien-être. Ce deuxième rapport, présenté à l’Assemblée générale à sa soixante-treizième session, nous fait réfléchir au chemin parcouru au cours de ces deux dernières années et nous incite à nous demander jusqu’où nous devons aller pour garantir la sécurité des enfants, y compris dans le monde du numérique et dans les nouveaux domaines de préoccupation », a expliqué la Représentante spéciale.

Faisant fond sur le précédent rapport du Secrétaire général sur les brimades, le nouveau rapport appelle à renforcer l’action menée en vue d’accélérer les progrès vers l’élimination du phénomène, en recommandant que l’accent soit tout particulièrement mis sur les domaines suivants :
•    Les initiatives de sensibilisation sont essentielles pour maintenir l’intérêt du public pour la prévention du harcèlement, informer la société des dangers que celui-ci comporte et donner aux enfants des informations qui les encouragent à s’exprimer et à demander de l’aide ;
•    Les enfants sont des experts de premier plan s’agissant du harcèlement : ils doivent donc faire partie de l’effort de prévention, de protection et d’intervention ; les enfants en situation de vulnérabilité doivent avoir la priorité, notamment dans la recherche du respect mutuel et de la tolérance à l’égard de la diversité ;
•    En tant qu’éducateurs, les parents et les personnes qui s’occupent des enfants ont besoin d’une aide pour acquérir des compétences en matière de discipline non violente et de comportements respectueux et compatissants, notamment des informations qui les aident à repérer les signes avant-coureurs du harcèlement ;
•    Les programmes scolaires qui supposent la participation de l’ensemble du milieu local se sont révélés les plus efficaces pour prévenir les brimades et y répondre ; ces efforts doivent être centrés sur l’enfant, impliquer tous les acteurs et être axés sur l’enfant, associer toutes les parties prenantes et être appuyés par une direction solide et des ressources suffisantes ;
•    La législation doit être à la base des politiques mondiales de prévention et de réponse aux brimades afin de donner du poids à leur application ; les lois sont essentielles pour définir les comportements interdits et protéger les droits des enfants concernés ;
•    Des données exactes, fiables et ventilées sont essentielles pour rompre le silence et encourager des changements positifs qui préviennent et combattent les brimades ; des initiatives fondées sur des données factuelles sont essentielles pour l’efficacité des mesures de prévention et d’intervention.

« Ça va aller. Il y a toujours quelqu’un à qui parler. Que ce soit votre mère, votre sœur, votre professeur ou vos camarades. Il y a quelqu’un qui veut vous aider ; vous devez le laisser vous aider. »
Un élève du secondaire