Il faut fixer des étapes stratégiques pour renforcer le droit des enfants à vivre à l’abri de la violence, souligne la Représentante spéciale du Secrétaire général dans le rapport annuel qu’elle a présenté à l’Assemblée générale des Nations Unies

New York, le 24 septembre 2018 - Dans le rapport de 2018 qu’elle a présenté à l’Assemblée générale des Nations Unies, la Représentante spéciale rend compte des efforts déployés aux niveaux mondial, régional et national pour mettre fin à la violence contre les enfants et garantir leur protection effective. Elle revient sur les progrès majeurs accomplis dans les domaines politique et juridique, en matière de données et de recherche, ainsi que dans le cadre des partenariats stratégiques et des initiatives de mobilisation sociale. L’action menée a joué un rôle pivot pour faire changer les choses et pour répondre à de graves sujets de préoccupation, tels que l’intimidation, le cyberharcèlement et la violence en ligne.
Il est souligné dans le rapport que l’élimination de toutes les formes de violence contre les enfants est cruciale pour la protection des droits de l’enfant et la réalisation des objectifs de développement durable.

« Si nous n’atteignons pas la cible 2 de l’objectif 16, ce sont des millions d’enfants qui seront mis en danger, tout comme les gains potentiels pour l’ensemble du Programme 2030 en matière d’éducation, de santé, d’égalité des sexes, d’élimination de la pauvreté, d’intégration sociale et de justice pour tous », a fait valoir la Représentante spéciale, Mme Santos Pais.

Les données nationales issues d’enquêtes menées dans différentes régions du monde ont apporté un appui précieux aux campagnes de sensibilisation, aux politiques et aux processus de planification entrepris par les autorités. Trois autres enquêtes sur la violence contre les enfants ont récemment été lancées :
Une par la République démocratique populaire lao (https://bit.ly/2Q5rp26) ;
Une par le Rwanda (https://bit.ly/2pBnbEe) ;
Et une par l’Ouganda (https://bit.ly/2OXxCgE).
En Amérique latine, le Honduras a publié les conclusions préliminaires de son enquête nationale, qui comprend un volet novateur sur le lien entre les migrations et la violence envers les enfants et les jeunes.

Afin de susciter une plus grande mobilisation dans le cadre de la réalisation du Programme 2030 pour les enfants, la Représentante spéciale du Secrétaire général accorde, dans son rapport, une attention particulière aux niveaux alarmants de violence touchant les très jeunes enfants : https://bit.ly/2Llw1mB

« La prévention de la violence doit commencer dès la petite enfance. En effet, l’investissement dans la petite enfance, au moyen de mesures liées à la protection sociale et à la parentalité positive, garantit aux États un rendement élevé pour ce qui est du capital humain et social et permet d’édifier des sociétés pacifiques et prospères. Malheureusement, les dépenses visant à prévenir et à combattre la violence contre les enfants ne font pas systématiquement l’objet d’un contrôle et il n’existe aucune méthodologie internationale pour vérifier comment sont utilisés les fonds alloués au titre de l’aide publique au développement ou ceux issus des ressources nationales ou d’autres flux financiers. Il s’agit là d’une question prioritaire et nous restons déterminés à collaborer avec tous les partenaires », a ajouté la Représentante spéciale.

Le renforcement des processus régionaux visant à appuyer la protection des enfants et la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 demeure une pierre angulaire du mandat de la Représentante spéciale.
« L’examen des progrès accomplis dans la mise en œuvre du Programme 2030 constitue une occasion unique de faire un bond en avant à cet égard. L’année 2019 est une étape stratégique sur la voie à suivre pour construire un monde qui investit dans l’enfance et où chaque enfant peut grandir à l’abri de la peur et de la violence », a souligné la Représentante spéciale.

Trois jalons donneront un nouvel élan aux efforts déployés partout dans le monde.

Premièrement, le Forum politique de haut niveau qui se tiendra en 2019 sous le thème « Donner des moyens d’action aux populations et assurer l’inclusion et l’égalité » permettra d’évaluer les progrès accomplis dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable et examinera les cibles relatives à la violence contre les enfants, en particulier pour ce qui est des objectifs de développement durable 4, 8 et 16.

Deuxièmement, en septembre 2019, les dirigeants du monde entier se réuniront dans le cadre du premier Sommet de l’Assemblée générale consacré à l’examen des progrès accomplis dans la réalisation du Programme 2030 et de ses objectifs de développement durable, à l’issue duquel seront élaborées des orientations politiques de haut niveau aux fins de la deuxième phase de la mise en œuvre.

Troisièmement, en novembre 2019, l’Assemblée générale des Nations Unies célébrera le trentième anniversaire de l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant, le traité des Nations Unies ayant recueilli un nombre de ratifications inégalé à ce jour. L’année 2019 marque également le dixième anniversaire de la création du mandat du Représentant spécial.

Grâce à l’examen, en 2019, des progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de développement durable, il sera possible d’avoir une vision d’ensemble des avancées mondiales pour ce qui est de garantir la sécurité et la protection des enfants ; du chemin qui reste à parcourir ; du meilleur moyen d’accélérer les progrès en vue de mettre fin à la violence contre les enfants d’ici à 2030.

À l’appui de cette entreprise cruciale, et en collaboration avec un large éventail de partenaires, la Représentante spéciale encouragera l’élaboration d’un rapport thématique mondial sur l’élimination de la violence contre les enfants.

Dans son rapport annuel présenté à l’Assemblée générale, la Représentante spéciale du Secrétaire général définit de nouvelles priorités stratégiques pour l’année à venir :
1.    Intégrer davantage la protection des enfants contre la violence dans les politiques nationales, notamment en appuyant l’adoption et l’application d’une législation interdisant toutes les formes de violence ainsi que le regroupement des données et des recherches ; en favorisant l’inclusion, dans les examens nationaux volontaires qui seront présentés au Forum politique de haut niveau pour le développement durable de 2019, d’une auto-évaluation critique des progrès réalisés dans le cadre de l’action nationale visant à protéger les enfants contre la violence ;
2.    Promouvoir l’application du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières et du pacte mondial sur les réfugiés pour garantir la protection continue de tous les enfants, en ne laissant personne de côté ;
3.    Continuer de sensibiliser l’opinion aux conséquences de la violence dans la petite enfance, appuyer les mesures de prévention et de protection en la matière et regrouper les recherches, en collaboration avec les gouvernements, les organisations intergouvernementales et les fédérations sportives, pour veiller à la protection des enfants dans le sport afin que toutes les filles et tous les garçons puissent exercer leur droit aux loisirs et jouer sans craindre d’être victimes de maltraitance et d’exploitation.